la Peur - Stefan Zweig - Élodie Menant - théâtre Michel







article 1 : la Peur
article 2 : la Peur
article 3 : la Peur
article 4 : où sont les toilettes ?

                              Léo Ferré - la Violence et l'Ennui

la Peur comme système
la bêtise comme compensation


les écrits sont-ils plus salutaires
qu'ils n'engendrent de malfaisance...

faire cette lecture de l'Histoire
où un Charles Dickens aurait donné un mode d'emploi de nuisance aux Américains
à Ayn Rand et son idélologie du triomphe de l'égoïsme
triomphe du plus riche   coûte que coûte

en décidant de se suicider
Stefan Zweig n'aurait-il pas compris
que ses écrits sont restés impuissants à la montée du nazisme
mais auraient donné bien malgré lui un supplément de manipulation
thème récurrent aussi des films de Fritz Lang
la manipulation était déjà omniprésente

la Peur 
un recueil publié en 1925
et une nouvelle qui pourrait s'intituler la Manipulation

c'est révéler une partie du spectacle
et il faut voir cette pièce comme un film de Hitchcock
que l'on aurait oublié ou pas encore vu

on pourrait très bien ne voir dans cette pièce
que l'histoire d'un couple
ce serait assez réducteur au regard de l'expressionisme germanique


lui est avocat 
ce n'est pas un hasard
le bon sens commun voudrait que les avocats sont épris de justice
il n'en est rien 
l'argent est toujours le moteur
la société repose sur l'ordre
et le désordre est celui des plus nombreux
les gens qui passent leur temps en commérages
le passe temps le plus asocialement partagé
com et rages basés sur la Peur

Stefan Zweig décrit un couple 
qui aurait tout pour être heureux
si ce n'est...
un moment de bascule

l'adultère et son corollaire la jalousie
un temps où le mariage était possession de l'autre
alors qu'une idée courante aujourd'hui serait   mon corps est à moi

la pièce se situe dans l'instant
les motivations des personnages sont laissées libres aux spectateurs

prouesse d'Élodie Menant et les comédiens 
de faire ressentir cette nouvelle sur scène
par les déplacements de décor
les présences et non présences

il y a quelque chose de Bernadette Lafont chez Hélène Degy
et pas seulement 
une modernité

Aliocha Itovich compose un personnage fin XIXème

Ophélie Marsaud est là pour troubler 

il y avait ce soir plus de spectateurs que de spectatrices 
tous les soirs ?
alors que le public du théâtre est davantage féminin

le succès de la pièce montre que le thème de la Peur est d'actualité

Bernard Lavilliers reprenait en septembre son album Pouvoirs de 1979
avec son titre phare la Peur et cette clé
la Peur c'est le chantage du Pouvoir

il y a encore cinquante ans
les salariés étaient payés en espèce
aucune crainte de conserver son argent chez soi
nombre de personnes n'avaient de compte en banque
ni de chéquiers

le 18 février 1976   Roger Gicquel ouvre son journal de 20h
avec cette phrase choc :  la France a peur  
et confirme aux marchands que la peur fait vendre
plus que la joie


pour le marketing aujourd'hui omniprésent 
les cons sommateurs sont des cibles à piéger

pour les ressources humaines
les employés sont des ETP (Equivalent Temps Plein) à dégraisser

pour les laboratoires pharmaceutiques
les cobayes sont des rentes

pour les multinationales
seul le profit compte

Charlotte Delbo rappelait que
pour la machine économique
il faudra toujours une guerre quelque part

et Stefan Zweig faisait ce douloureux postulat dans Jour de Paix
il y aura toujours une guerre quelque part

la pièce la Peur se termine sur une fin bien optimiste
qui ressemble à une commande de l'éditeur


la culture n'est pas généreuse ?
elle n'a pas à l'être ?

des subventions publiques pour un entre soi auto centré ?


la Peur 
à force de manipulations
ce serait d'être détourné
de la vie à laquelle on aspirait

et qui peut dire qu'il n'est pas manipulé


des propositions pour vivre ensemble ?
vivre mieux ?




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