Aristote Onassis - Maria Callas - Giovanni Baptista Meneghini
- la pièce est un peu trop sophistiquée pour moi
- sophistiquée oui
mais c'est le monde dans lequel ils évoluent
qui est sophistiqué
- si peu de choses naturelles
- la pièce revient régulièrement sur la philotimie
ce besoin effréné de prestige
- j'ai aimé la danseuse
elle fait presque office d'apparitrice
une touchante apparition
dans ce monde de rustres
- un choix judicieux de faire entendre des extraits
des airs célèbres
ainsi que de morceaux plus recherchés
qui raviront les amateurs
- je ne pensais pas que Maria Callas avait vécu aux Etats-Unis
dans son enfance
- on s'imagine plus facilement qu'elle est née grecque
alors qu'elle est née à New-York
ce n'est qu'à l'âge d'à peine 14 ans en 1937
que sa mère décide de revenir en Grèce
- elle avait quand même un timbre à part
je ne sais pas comment dire
quelque chose que n'auront jamais les autres
elle a donné des couleurs à ses interprétations
à jamais siennes
- il y a tant de bons techniciens
formés ou souvent formatés par des écoles
et qui resteront toute leur vie des instruments
comme pas assez confrontés à l'école de la vie
- c'est dans la petite enfance
que se dessinent les destins hors norme
n'en déplaise à Gilles Deleuze
- à l'âge de cinq ans elle voulait rejoinde sa soeur
et en traversant sans souci la rue
elle a été renversée par une voiture
inconsciente une douzaine de jours
sa mère déclarait que son humeur avait changé après ça
- peut-être une façon de détourner de l'irascibilité de sa mère
- d'autant que sa mère l'a encouragée à grossir
croyant qu'il faut être gros pour devenir chanteur lyrique
- les mères se font les instruments des lieux communs
Katia Ricciarelli - Natalie Dessay - José Carreras
ou Roberto Alagna
ont montré depuis que les chanteurs lyriques
peuvent garder des proportions classiques
- les mamans nourrissent souvent un sentiment de crainte
pour leur progéniture
une peur excessive de manquer
- et c'est tout un système qui est fondé sur la crainte et la peur
et à chaque génération sa guerre salpétrière nucléaire
pétro-chimique
- elles ont traversé la crise de 1929
- le père les faisait vivre au dessus de ses moyens
son drugstore a fini par faire faillite
il a embrassé une carrière de commis voyageur
pour échapper au foyer matriarcal
- quel souvenir gardez-vous de Jackie Kennedy ?
- son image a nettement changé à la mort de Kennedy
- peut-être même avant
elle n'avait pas assisté au célèbre anniversaire de JFK
au Madison Square Garden avec Marilyn Monroe
- auquel Maria Callas avait chanté du reste
- Jackie aurait été invitée sur le yacht d'Onassis dès 1962
Onassis avait été sévèrement contré
à plusieurs reprises par les Etat$-Uni$
sur ses activités maritimes
un accord avec l'Arabie Saoudite
que les Etats-Unis font capoter
Onassis est même brièvement emprisonné
au prétexte qu'il faut être né aux Etats-Unis
pour faire du commerce avec eux
libéré en payant une forte amende
il aurait nourri une rancune tenace
et assouvi une revanche
en assistant aux funérailles de John Kennedy
et épousé ensuite Jackie
leurs vies semblent se mesurer en permanence
aux tragédies grecques
- l'image de Jackie est devenue celle d'une intrigante
la pièce rapporte bien un communiqué à la mort d'Onassis
communiqué tellement froid
qu'il parait raisonnablement rédigé par les avocats
- Onassis serait-il passé à la postérité
sans ses conquètes et mariages célèbres
les hommes d'affaires sont souvent des rustres
qui s'enseignent de mépriser l'Art
- ils resteront dans la petite histoire comme deux arrivistes
et Maria Callas une artiste véritable
un artiste c'est quelqu'un qui cherche la vérité
sa vérité
- réussir commercialement
c'est se retrouver confronté au pouvoir de l'argent
- l'excès d'en vouloir toujours plus
- la boulimie des enfants pauvres
n'aurait dégale que l'anorexie des enfants riches
des sensibilités vouées à un destin tragique
- tragique parce qu'ils le veulent
- les prisons mentales semblent amener à un cloisonnement
auxquels ils ne peuvent plus échapper
- surtout quand les méde$$ins s'en mêlent
- surtout quand les médecins s'emmêlent
- ne pas faire confiance au pouvoir de l'argent
- ne pas faire confiance à la gloire
et sa cohorte de parasites en papier journal
- sa cohorte de parasites en papier monnaie
- la pièce présente des séquences plutôt courtes
- le plaisir de retrouver Andréa Ferréol en mère de Maria
- sa vértibale mère était cependant bien plus terrible
- des jeunes femmes qui composent plutôt bien Maria jeune
ou plus âgée
- quand on a connu cette époque là
ce n'est quand même pas la même chose
- l'accent est mis sur des effets théâtraux appuyés
- des phrases qui en rajoutent en grandiloquence
- les dédoublements de Maria
comme une voix pas forcément machiavélique
- non plutôt habitée
- un jeu qui fait la part belle
à des personnages souvent excessifs
une série de réparties assassines
- comme dans les sitcoms
tous prompts aux moindres vâchardises
- les bons mots sarcastiques sont légions
- fantaisie du scénariste ou phrases réelles ?
- on rit un peu contre eux
une mère possessive
un industriel qui se transforme en pygmalion
incapable de lui donner un enfant (?)
- comment comprendre quelle avortera
lorsqu'Onassis la laisse tomber pour se marier avec Jackie
- l'avortement c'est pas bien clair
les témoignages ne s'accordent pas vraiment
et puis elle aurait eu un enfant prématuré
mort quelques heures après sa naissance en 1960
alors que Meneghini - son 1er mari -
proclamait que Maria était une ménopausée précoce
- la pièce joue sur la fatigue du marie
- il a bien dû lui rendre ses hommages
de temps en tant
- et Maria Callas rerpochait à sa mère de l'avoir forcée
à fréquenter des soldats moyennant avantages
pendant la seconde guerre mondiale
une époque où les moyens de contraception
n'existaient pour ainsi dire pas
- l'ensemble parait indiquer une femme stérile
- beaucoup d'incertitudes finalement
- la véritable histoire
ils l'ont emportée
- on peut toujours publier ou faire représenter la légende
comme si le sang grec des tragédies antiques
les destins des héroïnes d'opéras tragiques
avaient trouvé en Maria Callas
un ultime autel