Tragedy of a friendship - Jan Fabre - Théâtre de la Ville


I'm Richard Wagner, I am
Richard Wagner I am

une cohorte de flagorneurs
une cour que l'on voit graviter
autour de toute personne qui a un peu de pouvoir
et sitôt le pouvoir terminé
la basse cour éclipsée

I'm Friedrich Nietzsche

l'indifférence générale autour de Nietzsche fait sourire
le présent donne assez peu raison
aux personnes en avance sur leur temps
en avance sur une masse
qui ne s'échange que pensées communes
phrases prémâchées qui tournent en rond
ou pour dire plus exactement   en cercles
modes aussi ineptes
que codes de reconnaissances exclusifs

la chorégraphie de Jan Fabre
parce que Tragedy of a Friendship est avant tout une chorégraphie
et force de rendre hommage aux 11 danseuses et danseurs
qui 3h15 durant commencent sur un mode à la Monty Python
mais viennent très vite remuer les âmes sensibles
par les cris par trop convaincants d'horreur
lorsqu'une danseuse se fait violer
puis torturer

ce n'est que du théâtre
mais comme s'il était à pleuvoir
de nombreux spectateurs quittent la salle
peut-être confrontés aux faits divers trop régulièrement sordides
d'une société qui se part de noir et de lunettes noires
comme en deuil des systèmes d'exclusions qu'elle ne $ait que produire

une société juste donnerait à chacun les moyens de vivre correctement
au lieu de quoi le libéralisme accroit le nombre de milliardaires : 1483
a du mal à dénombrer le nombre de millionnaires : entre 20 et 30 millions
pour 2,5 milliards d'habitants qui survivent avec moins de 2 $$ par jour
qui peut encore croire  à la $acro $ainte croi$$ance

le monde ancien était représenté par 2 colonnes
qui le soutenaient à ses limites connues
autour de ces deux colonnes
deux serpents  S S
il suffit de barrer le S
b a 2 r é
pour qu'il devienne un symbole impérialiste
les S S sont devenus $ $
il suffit de reprendre le marteau de Nietzsche
toc toc
ça sonne creux
l'économie des Etats-Unis ne repose plus sur le travail
mais sur la spéculation
toc toc
ça sonne faux
toc toc
ça s'écroule
à triple tours
A    A     A

http://ilovepetitcouronne.blogspot.fr/




Jan Fabre se confronte à la figure de Richard Wagner
à qui Friedrich Nietzsche venait opposer son miroir
Tragedy of a friendship aurait pu être une pièce du surhomme
les treize opéras de Richard Wagner sont le file conducteur du spectacle
qui pourrait se résumer à l'indestructible névrose de Richard Wagner
les surhommes Wagnérien et Nietzschéen ont-il accouché
de cette Allemagne des années 1930
Tragedy of a Friendship ne se pose pas la question
un dramaturge est même crédité 
mais le spectacle avance sans véritable cohérence
autre que le cheminement d'une vie d'AAArtiste obnubilé
il eût pourtant été intéressant
à l'heure où le noir et le vert de gris tendent à faire disparaitre toute couleur
où le rire a disparu au profit du ricanement ce rire qui ment
comment de génération en génération
sont transmis les symboles de puissance
jusqu'à vénérer des Mercedes
marque qui connut son essor sous le IIIème Reich
envoyant les grévistes en camp d'extermination
Berlines qui actuellement diffèrent en quoi des corbillards
non
Tragedy of a friendship serait le 14ème opéra
brodé d'histoires médiévales cruelles et barbares
galantes lorsque le ténor et la soprano chantent régulièrement quasi a capella
un certain romantisme allemand transposé comme au bord d'un volcan encore fumant
ou sur le point de cracher son ancestrale et médiévale fureur
pisser sur ses cendres encore chaudes
Jan Fabre aime à revenir sur cette irrévérence toute belge

après l'effroi
retrouver poésie et humour
une soprano qui pousse un contre Ut
lorsqu'on la chatouille
les Américains nous l'avaient caché
mais chez Jan Fabre  
les fleurs se mettent à pousser sur la lune

aucun pont avec la réalité d'aujourd'hui
si ce n'est pour souligner
que les êtres humains sont par nature légers et frivoles
et que les autres ne sont que de pauvres idiots
laissez tranquilles les requins de la finance
bénissons les de répendre des lunettes d'aveugles
comme pain quotidien
Jan Fabre rappelait lui-même
que l'Art est fait pour les gens riches
pas pour les working people

alors pour enrayer les courbes croissantes du chômage
les $aigneurs de la guerre ultralibérale actuelle
songeront bientôt à rétablir les jeux du cirque romain
il ne leur suffira pas de lire les trop froides et indifférentes $tatistique$
dans leurs journau$
+ 22,7% de suicides
+ 27,6% d'homicides en Grèce depuis cette énième crise de $upercherie$
et combien dans les autres pays
et combien en Rance Forte ? 

Jan Fabre avait utilisé la musique de Richard de Wagner dans ses premiers spectacles
et mis en scène Tannhäuser à la Monnaie de Bruxelles
les opéras de Wagner ne sont ici qu'évoqués en filigrane
ou à force de symboles
le cygne pour la fidélité
l'épée  arme chevaleresque par excellence
et symbole phallique servira même à fendre le sexe d'une femme infidèle
la musique vaguement sous wagnérienne est signée Moritz Eggert
et ne convainc pas suffisamment pour porter un spectacle de plus de 3h

le texte dont on aurait préféré qu'il fut wagnéro nietzschéen
est signé de Stefan Hertmans
mais laisse trop souvent indifférent voire dubitatif
et pose comme postulat Richard Wagner : la fin de la musique
l'élève Richard Strauss a dépassé son maitre en légèreté
et au sortir de la seconde guerre mondiale
et après le suicide de Stefan Zweig
accouché de quatre roses insurpassées
n'en déplaise à Cosima
avec les Vier Letzte Lieder

Arnold Schoenberg avec Verklärte Nacht
nous a entrainé dans des abîmes
que Gustav Mahler avaient amorcées

certains conservateurs pourraient peut-être utilement
s'interroger sur les codes auxquels ils sont en train de s'accrocher
entrainant avec eux une masse
toute auto satisfaite d'être dispensée de réfléchir

les danseurs de Jan Fabre
quant à eux nous ramènent régulièrement à la scène contemporaine
ils sont bien la force de cette quasi chorégraphie

le livre tiré du spectacle propose à nouveau des photos à la limite de l'indigence
n'y aurait-il décidément aucun bon photographe autour des metteurs en scène ou chorégraphes ?
de quoi regretter de ne pas avoir jeté un coup d'oeil avant
et fait des photos à la vélo volé pendant le spectacle
sans flash
mais en haute sensibilité

Tragedy of a friendship ressemble à un de ces spectacles de commande
auquel Jan Fabre se serait vu contraint d'employer des AAArtistes sans talent
probablement sourds et aveugles
du fait sans doute de lunettes noires portées même par mauvais temps
des enfants Roi MEUA qui n'ont jamais rien à dire
mais que les réseaux se doivent d'installer

happening ?  résurgence des intégristes ?
plus certainement irrévérence envers de fau$$es valeurs
des personnes en blanc se lèvent en moitié de gradins
et jettent des oeufs sur le proscenium
une fin en hiver rêve rance


une suggestion pour un prochain spectacle de Jan Fabre
qui viendrait pour une fois combler le trop vide
ce poème de Bernard Dimey


il faut réinventer le bon dieu
c'est urgent
l'homme est allé trop loin
la terre est vermoulue
chaque jour le soleil est plus décourageant
bientôt les innocents se tueront dans les rues
ils sont griffes dehors
ils ont des yeux partout
ils ont le mal d'argent
la fièvre les travaille
et le plus pacifique est prêt à risquer tout
pour un faux paradis qui ne vaut rien qui vaille
après demain
demain
des robots en acier viendront pour célébrer la messe à Notre Dame
et nos cerveaux seront classés dans un fichier
des cartes perforées remplaceront nos âmes
il faut réinventer tout ce qu'on a perdu
les soleils des matins qui berçaient notre enfance
les fleurs et les berceaux
le rire et la vertu
les parfums du jardin
le rêve et l'innocence
il faut réinventer le Bon Dieu
c'est certain
le chemin du bonheur n'est pas une autoroute
où l'on se tue le soir en partant le matin
sous l'oeil désabusé des témoins qui s'en foutent
le pétrole bientôt remplacera le sang
les enfants de demain seront électroniques
il faut réinventer le Bon Dieu
c'est urgent
et moi qui n'y crois pas
j'écrirai des cantiques



                           Bernard Dimey - 1960





















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pleine $upercherie de l'ONG Dollarkozy Brothers

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