Inventaires - de Philippe Minyana - avec Florence Giorgetti - Judith Magre - Edith Scob et Robert Cantarella

 
 




elles ont toutes les trois 17 ans
leurs 17 ans des rêves et émerveillements
elles se sont contenté de peu
c’est à dire des petits plaisirs de la vie
miraculeux voyages de la joie
que les spectateurs peuvent lire constamment
sur leurs visages radieux
leurs petites obsessions revigorantes
 
 
leurs souvenirs croisent parfois la Grande Histoire
les hommes de leur vie
elles ce sont Florence Giorgetti   Judith Magre et Edith Scob
qui portent en truculence
les Inventaires de Philippe Minyana
qui sont aussi des désordres

 
le présentateur metteur en scène Robert Cantarella
ponctue ce jeu de la vérité de mimiques à peine esquissées
qu’elles forcent en drôlerie
les rires de reconnaissance circulent dans la salle
certains spectateurs se rappellent de la 1ère version
Inventaires est donc de ces pièces
qui laissent de belles traces

 
le théâtre se redonne déjà ici ou là
pour mission de redonner la parole
à des personnes à qui les normes $upérieures ont fait croire
qu'elles n'avaient aucune importance
si ce n'est celle de con sommer

chacun devrait faire de sa vie une histoire de théâtre

à l'aulne de la Grande Histoire des Truands
partager ses infortunes et ses petites joies bien revigorantes
 

 
 
 



Échappées Belles, un autre regard sur l'âge - Brest

samedi 16 mars 2013

À plusieurs reprises, les comédiens ont interagi avec le public.
festival dansfabrik
Les comédiens de la compagnie Adhok se sont échappés, hier, de la maison de retraite de l'hôpital.

« Ca me fait plaisir de vous parler, je me sens... vivante ! On devrait faire ça plus souvent », lance l'une des comédiennes. Une demi-heure plus tôt, le public patientait sur le parking de la maison de retraite de l'hôpital de Brest, où dans le cadre du festival DañsFabrik, le spectacle de rue intitulé Échappées Belles - issue de secours l'attendait.
L'histoire : sept résidants d'un âge mûr, dans leur maison de retraite, à l'heure du déjeuner. Soudain, l'un d'entre eux s'échappe par une porte de secours, laissée entre-ouverte. Semblables à des robots, ses compagnons le suivent. Débute alors une déambulation entraînant le public à travers les ruelles du quartier.
Rester gourmand de la vie
Peu à peu, les personnages, septuagénaires, passent d'une démarche d'automate à une allure plus énergique. Ils se laissent aller à une phase de redécouverte, de renaissance. Ils entendent la musique, les bruits de la ville, l'agitation des voitures, redécouvrent la nature, un bout de jardin. Puis ils s'arrêtent pour prendre la parole face au public et se présentent tour à tour. « Ne boit pas, ne fume pas, a beaucoup d'amour à donner », énonce en souriant l'une des résidantes. Ils évoquent leurs joies, leurs peines, leurs souvenirs... Viennent ensuite les craintes : « Parfois, j'ai peur de la suite. » L'autre ajoute : « Je ne sais plus, j'ai tout oublié, j'ai des fuites plein la tête. »
« Nous voulions apporter un autre regard sur le quatrième âge », explique Patrick Dordoigne, directeur artistique de la compagnie Adhok. « Notre but est d'aborder le thème du vieillissement. De montrer qu'à tout âge on peut se réinventer, se créer de nouveaux souvenirs, rester gourmand de la vie. »
De leur côté, les animatrices de la maison de retraite disent apprécier l'optimisme qui se dégage : « Les résidants sont heureux de voir un spectacle qui parle d'eux. Cela diffuse une belle énergie, c'est une ouverture sur l'extérieur, un moyen de les stimuler. »
Tantôt drôle, ironique ou émouvant, le spectacle interpelle, en résonance chez le public. « C'est magnifique... Ca fait remonter des souvenirs, on se souvient de nos grands-parents, partis trop vite », confie Françoise, émue aux larmes. Le spectacle s'achève. Les comédiens embrassent le public, avant de monter dans une voiture et de s'échapper, toutes fenêtres ouvertes, en clamant : « profitez de la vie ! »

Ce samedi 16 mars, le spectacle sera à nouveau joué à 11 h 11 et 15 h 15. Parking de l'Ehpad Delcourt-Ponchelet, à Brest.

Ouest France - édition de Brest - dimanche 17 mars 2013