Le Cas Sneijder - théâtre de l'Atelier - le Philosophe Indigent - le Horla - théâtre Michel - C'est encore mieux l'après-midi




- il y a beaucoup moins de monde au théâtre qu'auparavant
- les salles de ciné sont pleines
- les théâtres devraient faire une carte d'abonnement
- pourtant au ciné qu'est-ce qu'il faut se farcir comme navets
- il faudrait changer d'expression    parler de popcorn
- oui le navet est un très bon légume
    désaltérant l'été
- coupe faim remarquable
- à manger cru découpé en tranches
- tu connais l'histoire de Manius Curius Dentatus ?
- Dentatus ?
- un Consul romain qui était né avec une dent
    l'empire romain comptait des rebelles partout
- ils les appellent barbares 
- la philosophe Simone Veil estimait que les Romains étaient les Nazis de l'Antiquité
- Dentatus en -290 av JC se démarque de ses successeurs
    les Samnites peuple de l'Italie centrale non loin de Rome
    sont en guerre contre les Romains
    ils sont défaits et tentent de soudoyer Dentatus avec de l'or
    Dentatus leur répond qu'il se contente de navets 
    et que par conséquent il ne peut être corrompu
    l'or n'a été trouvé que pour le malheur des hommes
    il ajoute qu'il préfère commander à ceux qui sont riches
    que de devenir riche lui-même...
    




Le cas Sneijder ou cachez ce miroir
que la société ne saurait voir

- Didier Bezace a adapté le roman de Jean-Paul Dubois
- et joue avec son fidèle complice Pierre Arditi
-  dont le personnage se raccroche à un chien joliment dressé
- Jacques Chancel demandait à Claude Levi Strauss
    si vous aviez la possibilité de passer une soirée avec Mozart  Bach...
    Claude Levi Strauss avait répondu non
    il préférait la compagnie d'un chien   d'un chat
- à la fin de la pièce des spectateurs ont un soupir de soulagement
- ce soupir m'a rappelé la pièce le Faiseur de Balzac
     on y voyait une bonne heure et demi
     un de ces salopards qui présentent bien 
- très bien
- élégant
- si élégants qu'ils sont capables de vendre toute la famille
     comme si tout de la vie 
     ne consistait qu'à sauver les appâts rances
- lorsque l'escroc était sauvé de ses dettes 
    des spectateurs lâchaient un infecte soupir
- le dévoilement des affaires révèle non seulement 
    l'existence de privilèges et de dérives
    mais ce qui est plus choquant encore
    l'acceptation tacite et presque unanime de ces abus
- ils peuvent continuer leurs malversations
     en accord avec ce que l'on appelle si biens   la société
- la Directrice vient faire une visite
    mettez vous sur votre 31
- et le Cas Sneijder ?
- un seul être vous manque
     des êtres vous manquent
     et le monde est à réinventer
- loin des mensonges du savoir vivre
- renoncer aux faux sourires
- renoncer aux postures fausses
- là c'est un pléonasme
- à ce jeu de moutons noirs
    la société ne reconnait que l'agneau qui vient de paître
- et le soupir ?
- il y avait peut être la joie de voir le personnage
    retrouver l'être perdu dans l'au delà
- ce n'était pas ça
- c'était le soupir de la société qui se débarrasse 
   de ce qu'ils appellent les inadaptés 
- inadaptés aux mensonges et manigances
- inadaptés à une prétendue culture de la performance
- qui laisse pour compte en ce moment tant de personnes
- on ne les voit pas tant que ça dans les beaux quartiers
- ce que Claude Sautet et les autres avaient déjà constaté
     c'est le progrès social : éjecter du centre 
- toujours un peu plus loin 
- tu obtiens des microcosmes 
    et de l'entre soi dans les centres-mondes
- de la culture de connivence
- tu prends un écrivain prétendûment de gauche qui déclare
    Napoléon est un con
- et tout le microcosme répète Untel est un con
- et le débat d'idées ?
- ne va pas plus loin
- en littérature le con était le sexe féminin
- beaucoup de cons pensent et écrivent comme des bites
- on ne précisera pas comment ils se cooptent
- résidents de la raie publique
- l'administr'à cons sur son 33
- l'inhumanité est la qualité essentielle
    qui préside à leur recrutement






choisissez des subventions publiques 
qui vous permettront d'être oisifs
vous n'aurez pas à travailler du toux







- Claude Brasseur fait une lecture du Philosophe Indigent
- avec les amusants contrepoints de Anne Causse au violoncelle
- Marivaux peste contre les Parisiens
- à Paris la reconnaissance n'est pas un sentiment qui vient tout seul
- c'est la dernière fois que je viens à Paris

votre orgeuil souffre t-il d'être de leurs amis

la mine des gens gouverne le monde

vous vous honorez d'être du côté des harceleurs
qui poussent au suicide dès les cours d'école
ceux qui ne sont pas assez élégants

élégant : du noir à l'extérieur / du pourri à l'intérieur
code qu'un peu trop de personnes copient par mimétisme
et tenue de travail ultra libérale obligatoire
absorption des individus par des codes uniformes

bien s'être fait moqué à Paris
pour avoir l'honneur d'être admiré en Province

ils ont un désir de Parader

les déplacements d'horizon leur trouble la vue

ils ont un désir de commander
et il n'y a rien à commander

les gens qui croient avoir de l'esprit
vont le chercher dans un pays de chimères
avec des mots qui sont emperlès
pour la seule satiété d'être mirés

votre joie souffre t-elle 
de ne pas être de leurs commérages

on me reprochait le pain que je mangeais
ça m'affamait

ce fonctionnaire de la culture n'aimait pas la joie
ou peut-être ne l'avait-il jamais rencontrée

ce sont les gens qui aiment la joie
qui n'ont point de vanité

ils se transmettent la vanité
c'est las leur principal héritage
de génération en génération

tiens des photos sur internet 
    de Claude Brasseur dans le Philosophe indigent
    copyrightées Getty images !    indigent  ? !

    Do Not Trust Carlyle Group






- Florent Aumaître nous régale du texte du Horla
     quelle performance !
- à trop savourer le texte
    la pièce fait moins ressortir l'intériorité 
- Maupassant était un dandy
- Bel Ami a chopé la syphilis
- les Gents élégants se refilent la chtouille
- y compris la chtouille intellectuelle
- le personnage finit par bruler sa maison
    et zut il avait oublié les domestiques
- ce sont des êtres humains après tout
- on serre le poing 
- on souffle dessus
- on passe à autre chose
- oups
- voilà bien tout l'esprit de ces gens las
- voilà bien tout l'esprit de notre époque
- et pic et colle et gramme
- in sta gram
- Maupassant n'aura pas de descendance

On dirait que l’homme, depuis qu’il pense, a pressenti et redouté un être nouveau, 
plus fort que lui, son successeur en ce monde

- le Horla serait cette progéniture redoutée
- ce pourrait être une analyse freudienne
- loin du Désespéré de Gustave Courbet 
    dont l'autoportrait sert d'affiche
- repris aussi par le Livre de Poche pour le Horla
- un tableau remis au goût du jour par la rétrospective Courbet de 2007
- Gustave Courbet a peint ce tableau entre 1843 et 1845
   il vient d'arriver à Paris 
   pour bien comprendre le tableau
   il faut imaginer le jeune Courbet
   qui vient de comprendre la culture de connivence
- ou comment fonctionnent les subventions d'État
    ou comment se faire introduire auprès de mécènes choisis
- choix cornélien d'avoir à sucer Delacroix 
    tous les matins au p'tit déj.
- et se faire Chopin en nocturne
- Gustave Courbet n'aura jamais de commandes d'État
- et là tu comprends son autoportrait en homme blessé
- et l'allégorie de l'Hallali du cerf
    ou l'Hallali de Gustave Courbet et des parichiens
- Courbet tenait tellement au Désespéré
    qu'il l'emmena avec lui dans son exil en Suisse
- après la Commune de Paris
- après les mois d'emprisonnement 
- il avait dû fuir la France 
    qui dans ses grandes heures démocratiques 
    avait menacé Courbet de séquestrer tous ses biens
- Adolphe Thiers a fait massacrer 30 000 communards
    en une semaine dans les rues de Paris
    son hôtel particulier place Saint Georges 
    a été reconverti en Institut philanthropique (sic) !
- les gouvernements peuvent bien décider quelque chose
    les administrations aussi ont leurs dictateurs
- Courbet a été condamné à rembourser la colonne Vendôme
- les Communards avaient déboulonné les méfaits de Napoléon Ier
- symbole des duperies du second empire
- Courbet en avait juste émis l'idée 
- et combien ça coûte une colonne Vendôme ?
- combien coûte une idée ?
- Courbet a été condamné à l'exil
    et à payer 33 annuités de 10 000 francs
- 330 000 francs or de l'époque !
- condamné à partir du 1er janvier 1878
- et il est mort le 31 décembre 1877 !
- et où se trouve le Désespéré actuellement ?
- il est détenu par Conseil Investissement Art BNP Paribas
- mais que fait le front de gauche ? 
    il faut libérer le Désespéré et le rendre à la Nation
- réhabiliter Courbet en faisant un grand concert place Vendôme
- donner l'occasion à Bernard Lavilliers de chanter
   entre le Ministère de la Justice
   le siège France de JP Morgan Chase
   les Palaces du Golfe persique
- plein de symboles 
- ici dedans
- au milieu des demi-dieux dans les centres-mondes
- hors la loi
- la la loi
- on est loin de Maupassant et de sa chtouille là


 






- C'est encore mieux l'après-midi  
    une pièce pleine de têtes à queue
- les portes claquent avec une certaine réjouissance
- c'est chorégraphique
- dans la grande tradition des Feydeau
- pour contenter le bourgeois
- une pièce de Ray Cooney adaptée par le regretté Jean Poiret
- José Paul réussit la petite musique de joyeux bordel
- une pièce pour faire oublier les affaires
- non pour montrer l'envers des décorations
- Picabia disait que les hommes portent à leur boutonnière
    les aventures extra conjugales de leur femme
- pas d'acteur vraiment connu dans cette pièce
- c'est un peu comme si le vivier s'était amenuisé
- quand tu entends les directrices de casting 
    pardon    les directrices de castration
    tu comprends pourquoi
bon c'est la dernière fois que je viens à Paris
- du moins jusqu'à demain








le miroir de la vie -  ce que fait l'un, les autres le font aussi
Giuseppe Pellizza Da Volpedo - 1895



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