Mauvais Génie
de Marianne Denicourt
de Marianne Denicourt
avec le concours de Judith Perrignon
ce livre apparaît comme un
cas d'école
la plupart des auteurs écrivent sur
ce qu'ils connaissent
et c'est le propre de
l'écriture
Albert Camus avouait être dans l'incapacité
à parler d'autre chose
que ce qu'il avait longtemps
éprouvé
des pensant biens se font censeurs
de ce qui peut s'écrire
et ne peut pas être publié
en vérité un retour d'inquisition moyen âgeuse
sous les oripeaux de l'arrogance et du mépris
valeurs actuelles refuges
des pensant biens se font censeurs
de ce qui peut s'écrire
et ne peut pas être publié
en vérité un retour d'inquisition moyen âgeuse
sous les oripeaux de l'arrogance et du mépris
valeurs actuelles refuges
le livre pose cependant la question
de la limite à ne pas transgresser
et va
de douleur
en revanche
surprenante
un plat qui se mange
froid
on finit par se demander ce qui est
tout entièrement vrai
ou la part de réponse qui serait
restée dans la fiction
le livre dégomme
sec
mais est aussi une leçon de cinéma
ou plutôt d'anti-cinéma
au moment où cette polémique a
éclaté
j'ai suivi ça un peu de
loin
Desplechin ne m'a jamais trop
interpelé
il m'est arrivé de sortir de
projection au bout d'une heure d'Esther Kahn
par exemple
parce que je n'en pouvais
plus
sans doute l'impression de ce que doit surement être une séance de psychanalyse
je suis amusé par le côté
prétendument perfectionniste d'artistes
qui n'est en fait que de la
maniaquerie
oui à l'installation d'une ambiance
bien soignée
mais qui n'en vienne pas à
emprisonner le vivant
un artiste n'a pas besoin de
chronométrer les œuvres des
autres
il doit seulement écouter son propre
chrono intérieur
un artiste est quelqu'un qui en a un
et c'est sans doute ça
que j'ai ressenti comme faux chez
Desplechin
je suis amusé par des gens qui me
disent
mais faire toutes les photos et tous
ces blogs que je fais
ça doit me prendre tout mon
temps
et je m'amuse parfois à
répondre
- oui déjà je mets en moyenne
2h30 pour prendre chaque photo
alors vous pensez bien pour le
reste : )
j'aime assez la vie qu'a mené Clint
Eastwood
à la fois en pleine lumière et en
retrait
et ce qu'il dit de ses
tournages
si la première prise est bonne
on passe à la
suivante
inutile d'épuiser tout le monde
à la recherche de quelque chose qui souvent ne reviendra plus
de façon aussi naturelle
problématique d'aimer les films américains ou suédois
et faire
des films en France
admirer les films
américains et aussi le rock des années 70
c'est se rendre compte qu'en France
on ne peut pas faire la même chose
même s'il y a toujours la lueur
de suivre un parcours à l'ombre de Truffaut ou Sautet
est-ce que les cinéastes de la
Fémis doivent être tous
des psychanalystes dans l'âme
?
emmurés dans leur logorrhée verbale
emmurés dans leur logorrhée verbale
obsédés de l'élégance
presque plus que des appâts rances
barrières corporatristes et népotismes
qui conduisent nombre de films à l'oubli
nombre de spectateurs à ne plus guère voir que de "vieux" films
les marchands du temple savent éduquer leurs nouveaux cons sommateurs
de rencontres en weekend cinéma
un Tavernier devait probablement s'amuser
tandis que ses
attachés de presse
finiraient bien un jour par vendre
de la pâte dentifrice
un geste de la main de Téchiné
à l'inévitable pétrochimie
aux buveurs de bière
on peut opposer le goût de l'eau
un nectar de
poire
se méfier des effets secondaires de tout
médicament
préfèrer faire confiance au corps
humain
qui dans la plupart des cas sait se
régénérer
rester ébahi devant les drôles d'oiseaux
autant d'allusions à ce livre (à lire et relire)
au demeurant
souvent très bien écrit
qui flirte avec cette frontière
où lorsque l'on écrit
on devrait finir par se
censurer
plus rien écrire
risque de ne plus heurter
risque de ne plus heurter
exorciser son passé
ne pas laisser les choses s'enfouir
qui finissent par remonter
l'histoire de Marianne lui
appartenait
si elle n'a pas souhaité lui laisser
la tourner quand ils étaient ensemble
- en a t-il déjà eu l'idée à ce
moment là ?
il n'avait sans doute pas à se
l'accaparer dix ans après
à la fin du livre
de toute
évidence
Arnold a franchi cette
limite
et on ne peut que donner raison à
Marianne
les défenseurs d'Arnold se réfugient derrière de prétendus chefs d'oeuvre
le hasard est curieux
il provoque des
choses
ce mardi après
midi
il y avait une rencontre à la fnac avec le chanteur Arno
et l'interviewer n'était autre que
Arnaud Viviant
Arnold Morvieux était lunettes noires
au sous-sol de la fnac rennes
il craignait probablement les
coups de soleil
et les flash qui font bronzer
à moins qu'il ne s'était fait un oeil
au beurre noir par un mauvais génie
ça se sentait qu'il avait baclé la
préparation de son interview
Arno laissait échapper des gestes de dépit
les spectateurs avaient presque honte des
questions
et puis le public vient à poser les
questions
un moment il n'y en a
plus
je lève le bras mais suis à
l'opposé du micro
je suis juste devant Arnaud Viviant
qui a très bien vu que je demandais la parole
et lorsque le micro m'arrive il
enchaine aussitôt sur 3 questions sans intérêt
et clôt la
rencontre...
j'aime assez ne pas broncher dans ces
situations
alors que des gens autour de moi
murmuraient par empathie
mais pour voir jusqu'où la mauvaise
foi
la gaminerie ce besoin de
rabaisser des gens est capable d'aller
techniques des parichiens désoeuvrés
effectivement
les critiques qui encensaient
Desplechin étaient à son image
Arno qui baisse souvent la tête n'a
pas capté la situation
il repart en coulisses
revient pour une dédicace
revient pour une dédicace
il choisit comme moi de se mettre en
retrait
et arrive là où
j'étais
je suis ainsi le premier à lui tendre
son dernier album
- vous avez dit tout à l'heure que
vous vous sentiez un peu schizo
parce que lorsque vous
parlez
il vous arrive de penser à autre
chose et vous arrêter
mais je crois que c'est le propre de
beaucoup de gens qui écrivent
et vu de l'extérieur les autres
pensent qu'on a un cerveau lent dans la tête
mais c'est tout le contraire
on a un tgv - la pensée devient à ce
moment beaucoup plus rapide
comme un
éclair
- Merci
Monsieur
un moment
donné
bien sûr il faut continuer à les
porter
entretenir le souvenir
qu'ils continuent de nous
accompagner
mais un moment
donné
et ça peut être long à
venir
il devient assez difficile de vivre
dans la chambre verte
avec les fantômes du
passé
il faut chercher à
respirer
quand on a atteint le seuil de
tolérance
douleur
après
douleur
on descend
descend
encore
et puis vient un
jour
une nouvelle douleur
arrive
on n'y est pas
insensible
mais on est déjà sur de la terre
ferme
on ne peut plus descendre
davantage
mais brasser ce qui vient
les
accidents
et bien
c'est comme
ça
les joies
on n'a plus qu'à les voir
pour les
saisir
les cueillir
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